62% des Français

Les déserts médicaux progressent : 62% des Français vivant dans des territoires ruraux et 21,4% dans les banlieues du pôle urbain de Paris ont des difficultés d’accès aux médecins généralistes.

7,4 millions de personnes vivent dans une commune où l’accès à un médecin généraliste est limité.

11,1 % de la population, soit plus d’une personne sur dix, a une accessibilité limitée aux médecins généralistes. Cela signifie qu’elle peut au plus accéder à 2,5 consultations par an et par habitant, selon l’indicateur d’accessibilité calculé par le Ministère de la santé qui prend en compte le temps d’accès au praticien, l’activité/le nombre de consultations de chaque médecin et enfin la demande de soins en lien avec l’âge des habitants. L’accessibilité moyenne calculée à l’échelle nationale est de 3,9 consultations par an et par habitant.

L’accès aux soins de médecins généralistes se dégrade, en particulier dans les territoires les moins bien pourvus.

L’accessibilité aux médecins généralistes s’est réduite entre 2016 et 2019, mais de manière encore plus marquée dans les territoires déjà mal pourvus. Les populations les plus mal loties en médecins généralistes résident majoritairement dans des territoires ruraux (62%), mais sont également localisées dans la banlieue parisienne (21,4%) et en Outre-mer (4%). Les habitants les moins bien dotés en offre de médecine générale ont une accessibilité à ces professionnels de santé trois fois plus faible que les moins bien dotés (1,6 consultation en moyenne par an et par habitant contre 5,7).

Les inégalités se renforcent : la situation s’est davantage détériorée dans les communes les moins bien loties en médecins (-10 %) que dans les communes les mieux loties (- 4 %). Les disparités de densité de professionnels de santé (notamment généralistes et spécialistes) entre régions et départements se sont accentuées sur la période récente : les effectifs de médecins diminuant encore dans les départements déjà relativement moins dotés (Nièvre, Creuse, Cher) et augmentant dans d’autres départements où la densité médicale dépassait déjà la moyenne nationale (Haute-Garonne, Hérault, Pyrénées-Atlantiques).

Des inégalités territoriales multifactorielles.

En se concentrant dans les zones rurales et périurbaines, l’inégalité d’accès à un professionnel de santé se superpose à d’autres inégalités territoriales (services publics, numériques…). Elle est la conséquence des dynamiques économiques, démographiques, que connaissent les territoires. En comparaison internationale, la densité médicale dans les zones rurales françaises est en moyenne de 2,7 médecins pour 100 000 habitants, soit un niveau largement inférieur à celui constaté dans les zones urbaines (3,9), et également à la moyenne des pays de l’OCDE qui s’élève à 4,3 en zones urbaines et 2,8 en zones rurales.

Sources : FNMF, Observatoire Place de la Santé 2020 ; Drees, 2021 ; Rapport d’information Sénat 2020 ; OCDE, 2019.