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départements français sont dépourvus de gynécologues
Des disparités territoriales importantes
Sur 101 départements, 77 ont une densité inférieure à 2,6 gynécologues pour 100 000 femmes en âge de procréer (15 ans ou plus) et 13 en sont totalement dépourvus (dont notamment la Creuse, la Corrèze, les Hautes-Alpes, la Nièvre et l’Yonne).
S’agissant plus spécifiquement des gynécologues médicaux en activité libérale et mixte, sur 101 départements, 75 ont une densité inférieure à 1,7 pour 100 000 et 18 en sont dépourvus, parmi lesquels la Creuse, la Corrèze, les Hautes-Alpes, le Cantal, l’Aveyron et la Nièvre.
Au sein même de l’Île de France, il existe d’importantes disparités. Une enquête récente de l’Observatoire régional de la santé (2019) montre que le taux de gynécologues pour 10 000 habitants est de 14,2 en zone dense, contre 1,1 dans les zones rurales.
Une baisse conséquente du nombre de gynécologues médicaux
Entre 2011 et 2019, la France a enregistré une baisse de plus de 8 % du nombre de gynécologues toutes spécialités confondues.
La diminution a surtout concerné les gynécologues médicaux, dont le rôle est d’assurer le suivi gynécologique des femmes tout au long de leur vie. Au 1er janvier 2021, la moyenne française de médecins qualifiés en gynécologie médicale en activité régulière et tous modes d’exercice confondus est de 2,6 médecins pour 100 000 femmes en âge de procréer (15 ans ou plus). Le nombre de gynécologues-obstétriciens, spécialisés dans les actes chirurgicaux, progresse quant à lui de 36 %.
La baisse du nombre de gynécologues médicaux devrait se poursuivre en raison d’un nombre de départs en retraite plus nombreux que celui des jeunes diplômés, puisque l’âge moyen des spécialistes médicaux est de 65 ans, et 82 postes seulement ont été ouverts à la rentrée 2020.
La santé des femmes en milieu rural
La santé des femmes dans les territoires éloignés des grandes métropoles est un sujet majeur, en lien avec une désertification médicale de plus en plus marquée. Les centres de protection maternelle et infantile sont l’un des modes d’accès aux soins en zone rurale. Néanmoins y accéder, nécessite souvent la détention d’un permis de conduire étant donné qu’en zone rurale, seulement 3% des déplacements s’effectuent en transports en commun. Or les femmes sont moins nombreuses à être titulaires du permis de conduire. De plus, le véhicule familial est fréquemment déjà utilisé par le conjoint qui souvent travaille : 40% des jeunes hommes ruraux sont en emploi contre à peine 30% des femmes.
Selon la DREES, la part des femmes résidant à plus de 30 minutes d’une maternité a progressé d’environ un tiers entre 2000 et 2017, pour atteindre aujourd’hui 7 %. Celle des femmes résidant à plus de 45 minutes a augmenté d’environ 40 % et s’établit entre 1 et 2 %. Cette situation est à mettre en relation avec la fermeture d’un nombre important de maternités depuis 2000, passant de 717 en 2000 à 496 en 2017. L’une des conséquences de cette évolution est que près de 18 % des femmes métropolitaines réalisent leur IVG hors de leur département de résidence.
1 – En gynécologie, deux spécialités peuvent être distingués : les gynécologues médicaux et les gynécologues-obstétriciens.
Sources : Drees, 2021 ; Rapport d’information au Sénat, La situation des femmes dans les territoires ruraux, 2021.