+ 41 %
C’est l’augmentation du nombre de diagnostics d’infections à chlamydia trachomatis entre 2017 et 2019 chez les femmes de 15 à 24 ans
Les infections sexuellement transmissibles (IST) connaissent une recrudescence, en particulier chez les moins de 30 ans.
La fin des années 1990 et le début des années 2000 ont vu une recrudescence des IST, ainsi que la réapparition de certaines jusque-là quasiment éradiquées dans la plupart des pays occidentaux, en lien avec une baisse de l’utilisation des moyens de prévention.
A titre d’illustration, dans le prolongement de cette évolution, entre 2017 et 2019, le nombre de diagnostics d’infections à chlamydia trachomatis a augmenté de 29 %1. Cette progression est plus marquée chez les femmes de 15 ans à 24 ans (+ 41 %) et chez les hommes de 15 ans à 29 ans (+ 45 %). Le nombre de diagnostics d’infection à gonocoque a également continué à augmenter en 2019 (+21%) par rapport à 2017.
Avec la baisse du nombre de dépistages depuis la crise sanitaire, un retard au diagnostic et une circulation plus importante de ces infections sont redoutés.
Les données plus récentes, qui portent sur l’année 2020, montrent une baisse du nombre de cas directement liée à la baisse du nombre de dépistages. D’après le dernier bulletin de Santé publique France, le dépistage a été moindre pour trois IST bactériennes (chlamydia, infection à gonocoque, syphilis) avec une baisse globale de 6% dans les laboratoires d’analyse du secteur privé et de 30% dans les centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic2. Plus particulièrement, les diagnostics d’une infection à chlamydia ont fortement diminué, de 31%, par rapport à 2019 dans les centres de dépistage.
Les baisses du recours au dépistage observées pour ces IST bactériennes, peuvent laisser craindre un retard au diagnostic et une circulation plus importante de ces infections. Si ces IST se soignent par antibiotiques lorsqu’elles sont diagnostiquées rapidement, elles peuvent devenir dangereuses si elles ne sont pas traitées (douleurs génitales, infertilité, grossesse extra-utérine…). La prévention en santé sexuelle alliant information, protection et dépistage doit donc être encouragée.
1 – Les données concernant les diagnostics d’infection à gonocoque sont issues du réseau de cliniciens volontaires RésIST, qui exercent essentiellement dans les Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic du VIH, des hépatites virales et des IST (CeGIDD). Concernant les diagnostics d’infection à Chlamydia trachomatis (Ct), les données proviennent de données de remboursements de l’assurance maladie qui permettent d’identifier et de chaîner le remboursement d’un test, suivi du remboursement d’un traitement antibiotique adapté. Source : Santé publique France (2020), « Surveillance du VIH et des IST bactériennes », Bulletin de santé publique, décembre.
2 – Santé publique France (2021), « Surveillance du VIH et des IST bactériennes », Bulletin de santé publique, décembre.