+1,9 % 

Les différentes composantes de la rémunération des médecins

En 2020, la rémunération des médecins généralistes est aux deux tiers (67 %) liée aux consultations, puis aux rémunérations forfaitaires ¹ (18 %), viennent ensuite les visites (9 %) et les actes techniques (6 %)².. Pour les médecins spécialistes, ce sont les actes techniques qui représentent plus des trois quarts (77%) de la rémunération en 2020 et les consultations 22 %.

Une évolution structurelle des modes de rémunérations s’est produite au cours de ces dernières années : les rémunérations forfaitaires représentent désormais une part significative de la rémunération des médecins généralistes. Sur le champ du régime général d’assurance maladie leur part a plus que doublé passant de 6% en 2010 à 15 % en 2019. ³ 

Concernant les dépassements honoraires, ils sont en repli depuis plus de 10 ans, en 2020, ils représentent 1,8 % des honoraires pour les généralistes tous secteurs⁴. À l’inverse, ils représentent 16,3 % des honoraires des médecins spécialistes libéraux, cette part est stable depuis 2010.

Une augmentation moyenne du revenu des médecins en France de 1,9 % par an entre 2014 et 2017 

En 2017, le revenu annuel moyen perçu par les médecins libéraux ou en exercice mixte s’élève à 120 000 euros⁵. Ce revenu est moins élevé pour les généralistes (92 000 euros) que pour les autres spécialistes (152 000 euros), avec des écarts importants entre les différentes spécialités, par exemple les pédiatres perçoivent 81 280 euros par an alors que pour les radiologues, ce montant atteint 216 340 euros.

Entre 2014 et 2017, le revenu d’activité des médecins libéraux (ou en exercice mixte) a progressé en moyenne de 1,9 % par an (après déduction de l’inflation)⁶. Par comparaison, le salaire net moyen par équivalent temps plein des salariés du privé et des entreprises publiques a progressé de 0,8 % par an, soit deux fois moins vite.

Cette évolution salariale est à mettre en regard de la croissance des effectifs : sur la période 2012-2020, les effectifs croissent à un rythme de +0,6 % par an en moyenne, surtout porté par la croissance des effectifs de médecins salariés, en particulier dans le secteur hospitalier. Après une croissance nulle en 2019, les effectifs de médecins augmentent à nouveau en 2020 de 1,0 %⁷.

Une rémunération des médecins bien supérieure à celle des travailleurs salariés dans la plupart des pays de l’OCDE

Selon l’OCDE, la rémunération des médecins (généralistes et spécialistes)⁸ est bien supérieure au salaire moyen de l’ensemble des travailleurs salariés dans la plupart des pays de l’OCDE^{9 10}. Les généralistes gagnent entre deux et quatre fois plus que le salaire moyen dans chaque pays en 2019, tandis que les spécialistes gagnent entre deux et six fois plus. 

La rémunération des spécialistes est généralement supérieure à celle des généralistes, même si l’écart entre ces deux catégories est moindre dans certains pays (environ 20% en Allemagne) – cf. graphique.

Selon l’OCDE, entre 2010 et 2019 la rémunération des généralistes a crû en moyenne de 0,9% par an et de 1,2% par an pour les spécialistes (hors inflation). Cette tendance ne constitue pas la norme internationale : au Royaume-Uni la rémunération des généralistes et des spécialistes a diminué au cours des 10 dernières années, respectivement de 0,8 % et 1,2%, comme ce fut également le cas pour le personnel infirmier et les autres membres du personnel du NHS.

Source : OCDE 2021.

1 – ROSP, rémunération sur objectifs de santé publique ; FPMT, forfait patientèle médecin traitant ; permanence des soins et autres contrats.
2 – Drees (2021), Les dépenses de santé en 2020.
3 – Drees (2020), Les dépenses de santé en 2019.
4 – Drees (2021), op. cit.
5 – Drees (2022), op. cit.
6 – Drees (2022), « Revenu des médecins libéraux : une hausse de 1,9 % par an en euros constants entre 2014 et 2017 », Etudes et Résultats n° 1223, mars.
7 – Drees (2021), op. cit.
8 – La rémunération des médecins correspond au revenu annuel brut moyen, qui comprend les cotisations sociales et l’impôt sur le revenu à la charge du salarié. Les données présentent certaines insuffisances qui se traduisent par une sous-estimation du montant des rémunérations : par exemple, au Royaume-Uni, les données couvrent uniquement les salariés du secteur public, dont la rémunération est généralement inférieure à celle des praticiens exerçant dans le secteur privé.
9 – Le salaire moyen est le salaire moyen des employés à temps plein dans tous les secteurs du pays issu de la base de données de l’OCDE sur l’emploi.
10 – OCDE (2021), Panorama de la santé 2021, déc.